Titulaire d’un doctorat en neurosciences réalisé à la Faculté médecine de l’université de Montréal, Joël Monzée dispose d’une formation multidisciplinaire dans les domaines de la pédagogie, de la psychologie et de la psychomotricité. Il a, en outre, réalisé un post-doctorat en éthique clinique. Après avoir été professeur associé à la faculté d’Éducation (2004-07), il a migré vers la Faculté de Médecine de l’université de Sherbrooke (2009-2024), tout en exerçant une pratique clinique en psychothérapie surtout auprès de jeunes et de familles (2001-2022). Fondateur de l’Institut de psychologie et neurosciences, il anime des activités de formation continue faisant des ponts entre les neurosciences et la psychologie auprès des intervenants dans le monde de l’enfance et dans le milieu de la santé. Auteur de dix livres (dont une trilogie sur les neurosciences et la psychothérapie, ainsi que plusieurs livres sur le développement affectif des enfants et des adolescents), il a également contribué à divers collectifs et articles scientifiques, cliniques ou pédagogiques. Il contribue comme consultant à différentes tables de travail ministérielles. Il accompagne des CSS, des DrSP et des CS dans plusieurs provinces du Canada. En outre, il a récemment créé un Observatoire du développement de l’enfant et de la famille pour proposer des références multidisciplinaires, ainsi que différentes options stratégiques pour soutenir la santé des enfants et des adolescents.
Favoriser un climat scolaire positif grâce aux connaissances acquises en neurosciences affectives et sociales.
Considérant que la persévérance scolaire et la réussite éducative sont dépendantes de la qualité de la santé mentale des élèves, le développement des ressources affectives et sociales fait désormais partie de la mission scolaire, au même titre que l’acquisition des connaissances disciplinaires. À travers le Canada, les institutions scolaires sont dès lors invitées à transformer le climat éducatif pour qu’elles deviennent des milieux sains, bienveillants et sécuritaires. Or, nos écoles sont aux prises avec plusieurs réalités du monde actuels : classes hétérogènes, compétition entre les élèves, luttes de pouvoir, morcellement des interventions, intimidation, etc. Ces différentes dynamiques perturbent la vie de classe et le plaisir autant d’apprendre que d’enseigner. Inévitablement le stress et l’anxiété viennent compliquer la persévérance scolaire et la capacité du personnel à canaliser adéquatement les forces vives des élèves. Pour soutenir la volonté de créer un climat scolaire positif, les neurosciences nous donnent de plus en plus d’informations autant sur les conséquences délétères des abus d’autorité que sur les stratégies qui devraient être privilégiées pour contribuer au développement sain des élèves. À cet effet, on parle de plus en plus d’interventions bienveillantes. Toutefois, le concept de bienveillance, entremêlé avec les principes initiaux de la psychologie positive, est souvent confondu avec la non-intervention, l’absence de limites claires ou la difficulté de tolérer les émotions moins agréables à ressentir. Cette conférence est une invitation à contribuer à une éducation des élèves avec constance, cohérence et intégrité pour que les jeunes puissent se développer de manière optimale. Étant donné que la santé mentale des jeunes est interdépendante de celle des adultes, les membres du personnel scolaire peut recourir à différentes stratégies pour réguler autant leurs affects que ceux des élèves. Les adultes y retrouveront dès lors un rôle inspirant pour que les jeunes puissent se sentir en sécurité, même s’ils ont commis une gaffe ou s’ils ont transgressé le code de vie de l’école. À cet effet, il proposera des repères pour mieux comprendre les dynamiques comportementales et des moyens pour favoriser dans les classes un climat de collaboration et de coopération entre les élèves, ainsi que pour prévenir la fatigue de compassion et l’abandon de la profession.